jeudi 13 octobre 2016

Les miracles eucharistiques


Qu’est-ce-qu’une hostie consacrée ?

Une hostie est une rondelle de pain azyme, c’est-à-dire sans levain, en souvenir des Juifs qui, dans leur hâte à quitter l'Égypte où ils étaient retenus en esclavage, n’avaient pas eu le temps de faire lever la pâte. Les hosties sont fabriquées par des couvents. Le prêtre les conserve dans des boîtes, à la sacristie.
Au cours de la messe, lorsque le prêtre prononce les paroles « Ceci est mon corps… », il consacre l’hostie, c’est la consécration. S’opère alors ce qu’on appelle la transsubstantiation. Ce mot vient du latin trans qui signifie changement. Il y a changement de substance : le pain devient le Corps du Christ mais conserve les apparences du pain. Il n’y a donc plus de pain même si les sens, la vue, le goût perçoivent du pain. Par nos sens, il est impossible de sentir une différence entre une hostie non consacrée et une hostie consacrée. Les hosties consacrées sont le Corps du Christ qu’on mange à la communion et qu’on conserve avec respect dans le tabernacle.
Le Christ ne dit pas « Ceci représente mon Corps et mon Sang » mais « Ceci est mon Corps et mon Sang ». Or le Christ est aujourd’hui vivant et il reste éternellement ce qu’il est : vrai Dieu et vrai homme. Il est donc présent dans l’hostie, vivant, c’est-à-dire avec son corps, son sang, son âme et sa nature divine. Voilà pourquoi communier à l’hostie nous unit intimement à Dieu, et voilà pourquoi on s’agenouille devant l’hostie pour l’adorer.

Qui peut consacrer validement une hostie ?

Seul le prêtre catholique a le pouvoir de consacrer les hosties et donc de dire la messe. Ce pouvoir ne dépend pas de lui, de sa sainteté personnelle mais il l’a reçu le jour de son ordination, c’est-à-dire le jour où il est devenu prêtre. Un prêtre peut avoir de gros défauts, faire des péchés, cependant, sa messe sera valide, comme ses confessions.

Les chrétiens sont-ils anthropophages ?

Ceux qui nient ce mystère de l’Eucharistie ont souvent cet argument : manger le Christ, est-ce raisonnable ? N’est-ce pas du cannibalisme ? C’est pour éviter ce problème que la présence du Christ est voilée sous les apparences du pain pour qu’on puisse avaler l’hostie. Sinon, en effet, cela ne serait pas possible de manger un morceau de corps humain ou de boire du sang humain.
Cependant, cette pratique n’est-elle pas étrange ? Cette pratique est celle de la plupart des religions. L’homme a toujours senti qu’il était bon de communier, c’est-à-dire de manger le sacrifice offert aux dieux. Dans l’Antiquité, les offrandes de fruits, les sacrifices d’animaux offerts aux dieux ne partaient pas à la poubelle : ils étaient mangés par les prêtres. Manger le fruit du sacrifice est en effet une façon de s’approprier intimement le sacrifice.
Depuis la venue du Christ, sa mort sur la croix est devenue le seul sacrifice possible. La messe est son renouvellement, sa réactualisation afin que les grâces de ce sacrifice soient aussi appliquées aux hommes de notre époque. Il est donc logique que les chrétiens mangent le fruit de leur sacrifice.

Que dit la Bible à ce sujet ?

Dans l’Evangile de saint Jean, le Christ est très clair sur la question. Ce dialogue saisissant entre le Christ et les Juifs a eu lieu dans la synagogue de Capharnaüm.
« Jésus leur répondit : En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi a la vie éternelle. Je suis le pain de vie. Vos pères ont mangé la manne dans le désert, et ils sont morts. Voici le pain descendu du ciel, afin que celui qui en mange ne meure point. Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel. Si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement ; et le pain que je donnerai, c'est ma chair, que je donnerai pour le salut du monde.
Là-dessus, les Juifs disputaient entre eux, disant : Comment peut-il nous donner sa chair à manger ?
Jésus leur dit : En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme, et si vous ne buvez son sang, vous n'avez point la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et je le ressusciterai au dernier jour. Car ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang vraiment un breuvage. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi, et je demeure en lui. Comme le Père qui est vivant m'a envoyé, et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra par moi. C'est ici le pain qui est descendu du ciel. Il n'en est pas comme de vos pères qui ont mangé la manne et qui sont morts : celui qui mange ce pain vivra éternellement.
Jésus dit ces choses dans la synagogue, enseignant à Capharnaüm. Plusieurs de ses disciples, après l'avoir entendu, dirent : Cette parole est dure ; qui peut l'écouter ?
Jésus, sachant en lui-même que ses disciples murmuraient à ce sujet, leur dit : Cela vous scandalise-t-il ? Et quand vous verrez le Fils de l'homme monter où il était auparavant ?... C'est l'esprit qui vivifie ; la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie. Mais il en est parmi vous quelques-uns qui ne croient point.
Car Jésus savait dès le commencement qui étaient ceux qui ne croyaient point, et qui était celui qui le livrerait. Et il ajouta : C'est pourquoi je vous ai dit que nul ne peut venir à moi, si cela ne lui est pas donné par le Père.
Dès ce moment, plusieurs de ses disciples se retirèrent, et ils n'allaient plus avec lui.
Jésus donc dit aux douze : Et vous, ne voulez-vous pas aussi vous en aller ?
Simon Pierre lui répondit : Seigneur, à qui irions-nous ? Vous avez les paroles de la vie éternelle. Et nous avons cru et nous avons connu que vous êtes le Christ, le Saint de Dieu. (VI, 47-69)
Dans ce passage de la Bible, vous voyez que beaucoup de personnes ne comprennent pas le Christ. En effet, croire en la Sainte Eucharistie demande beaucoup de foi. Comme dit Jésus dans le dialogue que nous venons de lire, c’est une grâce qu’il faut demander à Dieu car elle ne peut être donnée que par Lui.

Dieu a-t-il donné des signes pour fortifier la foi en sa présence réelle dans le sacrement de l’Eucharistie ?

Dieu est évidemment conscient de la difficulté de croire à la présence réelle du Christ dans l’hostie, alors qu’on voit seulement du pain. Outre sa parole qui nous assure de la réalité de ce mystère, outre la grâce de la Foi qui nous permet de croire, Dieu a fait de très nombreux miracles, appelés miracles eucharistiques. Prenons un exemple : le miracle eucharistique qui a eu lieu à Lanciano, petite ville d’Italie, au Moyen-Age. Ce miracle eut lieu durant la célébration de la messe par un moine. Celui-ci, après avoir consacré le pain et le vin, se mit à douter que le Corps et le Sang du Christ étaient présents réellement et substantiellement dans l'hostie et le calice. Au même moment, en présence de nombreux témoins, il vit tout à coup l'hostie devenir un morceau de chair vivante et dans le calice, le vin consacré devenir du sang qui se coagula en cinq caillots inégaux. Cette Chair et ce Sang miraculeux furent conservés. Ils sont visibles à l'église Saint-François, en Italie, dans la ville de Lanciano.
Raymond Martel, dans un résumé sur le sujet, ajoute :
« Dans ce miracle, un fait inexplicable se produisit, le 17 février 1574, devant l'archevêque Rodriguez et la foule réunie. En pesant chacun des caillots de Sang coagulés (qui sont de grosseurs différentes), chacun d'entre eux pesait exactement le poids des cinq caillots pris ensemble.
Afin de vérifier l'authenticité du présent miracle et avec l'autorisation de Rome, les Frères mineurs conventuels, à qui est confié le soin de l'église du miracle, firent effectuer par un groupe d'experts l'analyse scientifique de cette Chair et de ce Sang coagulé. Entre le 18 novembre 1970 et le 4 mars 1971, avec une stricte rigueur, les recherches en laboratoires furent faites par les professeurs Linoli et Bertelli, ce dernier de l'Université de Sienne.
Voici les conclusions de cette recherche que diffusèrent plusieurs revues scientifiques du monde entier :
1) Les matières en question sont véritablement de la chair et du sang
2) Cette Chair et ce Sang sont d'origine humaine
3) La Chair est constituée de tissu musculaire du cœur (myocarde)
4) La Chair et le Sang sont du même groupe sanguin AB
5) Les protéines contenues dans le sang sont normalement réparties, dans un pourcentage identique à celui du schéma séro-protéique du sang frais normal
6) La Chair et le Sang sont exactement semblables à ceux d'une personne humaine ayant réellement existé
7) Nulle part on n'a trouvé de restes d'une imprégnation de l’hostie par une quelconque substance destinée à la conserver par momification
8) La manière dont cette tranche de chair a été obtenue par dissection dans le myocarde suppose une habileté exceptionnelle de la part du "Praticien"
9) Aucune trace, fût-ce qu'un début de corruption, n'a été observée, alors que ces reliques ont été exposées pendant des siècles à l'action d'agents physiques, atmosphériques et biologiques. »




L’ostensoir-reliquaire, 1713



Détail de l’Ostensoir-reliquaire : la coupe de cristal contenant le Précieux Sang

Le bulletin de l’Association Carmignac évoque les travaux plus récents : « En 1973, les analyses ont été effectuées par une commission scientifique nommée par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Les travaux ont duré 15 mois avec un total de 500 examens. Nous avons ces résultats :
1) Confirmation de toutes les conclusions du Professeur Linoli.
2) Impossibilité d'assimiler les fragments prélevés à des tissus momifiés.
3) Quant à la nature du fragment de chair, il s'agit sans hésitation possible d'un tissu vivant car il répond rapidement à toutes les réactions cliniques propres aux êtres vivants.
4) Le résumé des travaux scientifiques de la commission médicale de l'OMS et de l'ONU, publié en 1976 à New York et à Genève, déclare dans sa conclusion que la science, consciente de ses limites, s'arrête devant l'impossibilité de donner une explication. »
Les miracles eucharistiques sont fort nombreux quelles que soient les époques et l’on pourrait évoquer des centaines d’autres miracles. Par exemple, le 15 novembre 1824, l’ostensoir qui contenait le saint-Sacrement et certains objets voués au culte furent volés dans l’église d’Onil (Espagne) par Nicolàs Bernabeu qui avait été enfant de chœur dans cette église. La nouvelle du vol sacrilège se répandit bien vite dans la région. Quand le voleur voulut revendre les objets volés à Alicante, le commerçant, pris de doutes, avertit aussitôt les autorités. Nicolàs Bernabeu fut arrêté, mais il ne voulut pas révéler où était caché l’ostensoir qui contenait encore le Saint-Sacrement. Les fidèles et les autorités civiles cherchèrent pendant plusieurs jours dans la campagne : ce fut à Tibi, un village voisin, où le voleur s’était établi, que Madame Teresa Carbonell, retrouva le 28 novembre 1824 l’ostensoir volé dans la zone dite de « La pedrera ». La femme le rapporta aussitôt à Onil, où il fut accueilli dans la plus grande joie. On a retrouvé l'ostensoir, resté plusieurs jours en plein air, avec l'hostie miraculeusement conservée. Exactement 119 ans plus tard, le 28 novembre 1943, don Guillermo Hijarrubia, délégué de l’archevêque de Valence, confirma l’authenticité du miracle constatant la parfaite conservation de l’hostie contenue dans l’ostensoir volé.
Aujourd’hui encore, on peut vénérer dans l’église paroissiale Saint-Jacques d’Onil l’hostie miraculeuse qui est restée intacte après presque deux siècles (voir image ci-dessous). Chaque année, on célèbre la fête de Notre-Seigneur « Robat » (Notre-Seigneur Dérobé) pour commémorer le prodige eucharistique et la découverte de l’hostie.



Cette dernière histoire est extraite du livre richement illustré, Les miracles eucharistiques dans le monde, Sergio Meloni, paru aux Éditions François-Xavier de Guibert (ISBN 978-2-7554-0323-7). Ce livre évoque aussi de nombreux miracles français (Douai, Paris, Avignon, La Rochelle, Bordeaux…) comme le miracle de Blanot : pendant la messe de Pâques 1331, au moment de la communion, un fragment d’hostie tomba sur la nappe. Le prêtre voulut la récupérer, mais ce fut impossible car le fragment d’hostie s’était transformé en sang, formant une grosse tâche sur la nappe. Encore aujourd’hui dans le village de Blanot, on conserve la relique de l’étoffe tachée.




Pour approfondir

http://www.miracoloeucaristico.eu/francese/galleria1.php#x

Le Miracle Eucharistique de Lanciano, de Bruno Sammaciccia, Éditions Du Cèdre, 1977

Les Miracles Eucharistiques dans le monde, Sergio Meloni, Éditions François-Xavier de Guibert (ISBN 978-2-7554-0323-7).