Qu’est-ce-qu’une
hostie consacrée ?
Au cours de la messe, lorsque le prêtre prononce
les paroles « Ceci est mon corps… »,
il consacre l’hostie, c’est la consécration. S’opère alors ce qu’on appelle la transsubstantiation.
Ce mot vient du latin trans qui
signifie changement. Il y a
changement de substance : le pain devient le Corps du Christ mais conserve
les apparences du pain. Il n’y a donc plus de pain même si les sens, la vue, le
goût perçoivent du pain. Par nos sens, il est impossible de sentir une
différence entre une hostie non consacrée et une hostie consacrée. Les hosties
consacrées sont le Corps du Christ qu’on mange à la communion et qu’on conserve
avec respect dans le tabernacle.
Le Christ ne dit pas « Ceci représente
mon Corps et mon Sang » mais « Ceci est mon Corps et mon Sang ».
Or le Christ est aujourd’hui vivant et il reste éternellement ce qu’il est : vrai Dieu et vrai homme. Il est donc présent dans l’hostie, vivant,
c’est-à-dire avec son corps, son sang, son âme et sa nature divine. Voilà
pourquoi communier à l’hostie nous unit intimement à Dieu, et voilà pourquoi on
s’agenouille devant l’hostie pour l’adorer.
Qui
peut consacrer validement une hostie ?
Seul le prêtre catholique a le pouvoir de
consacrer les hosties et donc de dire la messe. Ce pouvoir ne dépend pas de
lui, de sa sainteté personnelle mais il l’a reçu le jour de son ordination,
c’est-à-dire le jour où il est devenu prêtre. Un prêtre peut avoir de gros
défauts, faire des péchés, cependant, sa messe sera valide, comme ses
confessions.
Les
chrétiens sont-ils anthropophages ?
Ceux qui nient ce mystère de l’Eucharistie
ont souvent cet argument : manger le Christ, est-ce raisonnable ? N’est-ce
pas du cannibalisme ? C’est pour éviter ce problème que la présence du
Christ est voilée sous les apparences du pain pour qu’on puisse avaler l’hostie.
Sinon, en effet, cela ne serait pas possible de manger un morceau de corps
humain ou de boire du sang humain.
Cependant, cette pratique n’est-elle pas
étrange ? Cette pratique est celle de la plupart des religions. L’homme a
toujours senti qu’il était bon de communier, c’est-à-dire de manger le sacrifice
offert aux dieux. Dans l’Antiquité, les offrandes de fruits, les sacrifices d’animaux
offerts aux dieux ne partaient pas à la poubelle : ils étaient mangés par
les prêtres. Manger le fruit du sacrifice est en effet une façon de
s’approprier intimement le sacrifice.
Depuis la venue du Christ, sa mort sur la
croix est devenue le seul sacrifice possible. La messe est son renouvellement,
sa réactualisation afin que les grâces de ce sacrifice soient aussi appliquées
aux hommes de notre époque. Il est donc logique que les chrétiens mangent le
fruit de leur sacrifice.
Que
dit la Bible à ce sujet ?
Dans l’Evangile
de saint Jean, le Christ est très clair sur la question. Ce dialogue saisissant
entre le Christ et les Juifs a eu lieu dans la synagogue de Capharnaüm.
« Jésus
leur répondit : En vérité,
en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi a la vie éternelle. Je suis
le pain de vie. Vos pères ont mangé la manne dans le désert, et ils sont morts.
Voici le pain descendu du ciel, afin que celui qui en mange ne meure point. Je
suis le pain vivant qui est descendu du ciel. Si quelqu'un mange de ce pain, il
vivra éternellement ; et le pain que je donnerai, c'est ma chair, que je
donnerai pour le salut du monde.
Là-dessus, les
Juifs disputaient entre eux, disant : Comment peut-il nous donner sa chair à
manger ?
Jésus leur
dit : En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils
de l'homme, et si vous ne buvez son sang, vous n'avez point la vie en vous.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et je le
ressusciterai au dernier jour. Car ma chair est vraiment une nourriture, et mon
sang vraiment un breuvage. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang
demeure en moi, et je demeure en lui. Comme le Père qui est vivant m'a envoyé,
et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra par moi. C'est ici le
pain qui est descendu du ciel. Il n'en est pas comme de vos pères qui ont mangé
la manne et qui sont morts : celui qui mange ce pain vivra éternellement.
Jésus dit
ces choses dans la synagogue, enseignant à Capharnaüm. Plusieurs de ses
disciples, après l'avoir entendu, dirent : Cette parole est dure ; qui peut
l'écouter ?
Jésus,
sachant en lui-même que ses disciples murmuraient à ce sujet, leur dit :
Cela vous scandalise-t-il ? Et quand vous verrez le Fils de l'homme monter où
il était auparavant ?... C'est l'esprit qui vivifie ; la chair ne sert de rien.
Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie. Mais il en est parmi vous
quelques-uns qui ne croient point.
Car Jésus
savait dès le commencement qui étaient ceux qui ne croyaient point, et qui
était celui qui le livrerait. Et il ajouta : C'est pourquoi je vous ai dit que
nul ne peut venir à moi, si cela ne lui est pas donné par le Père.
Dès ce
moment, plusieurs de ses disciples se retirèrent, et ils n'allaient plus avec
lui.
Jésus donc
dit aux douze : Et vous, ne voulez-vous pas aussi vous en aller ?
Simon Pierre
lui répondit : Seigneur, à qui irions-nous ? Vous avez les paroles de la vie
éternelle. Et nous avons cru et nous avons connu que vous êtes le Christ, le
Saint de Dieu. (VI, 47-69)
Dans ce passage de la Bible, vous voyez que
beaucoup de personnes ne comprennent pas le Christ. En effet, croire en la Sainte
Eucharistie demande beaucoup de foi. Comme dit Jésus dans le dialogue que nous
venons de lire, c’est une grâce qu’il faut demander à Dieu car elle ne peut
être donnée que par Lui.
Dieu
a-t-il donné des signes pour fortifier la foi en sa présence réelle dans
le sacrement de l’Eucharistie ?
Dieu est évidemment conscient de la
difficulté de croire à la présence réelle du Christ dans l’hostie, alors qu’on
voit seulement du pain. Outre sa parole qui nous assure de la réalité de ce
mystère, outre la grâce de la Foi qui nous permet de croire, Dieu a fait de
très nombreux miracles, appelés miracles eucharistiques. Prenons un
exemple : le miracle eucharistique qui a eu lieu à Lanciano, petite ville
d’Italie, au Moyen-Age. Ce
miracle eut lieu durant la célébration de la messe par un moine. Celui-ci,
après avoir consacré le pain et le vin, se mit à douter que le Corps et le Sang du Christ étaient
présents
réellement et substantiellement
dans l'hostie et le calice. Au même moment, en présence de nombreux témoins, il vit tout à
coup l'hostie devenir un morceau de chair vivante et dans le calice, le vin
consacré devenir du sang qui se coagula en cinq caillots inégaux. Cette Chair
et ce Sang miraculeux furent conservés. Ils sont visibles à l'église
Saint-François, en Italie, dans la ville de Lanciano.
Raymond Martel, dans un résumé sur
le sujet, ajoute :
« Dans
ce miracle, un fait inexplicable se produisit, le 17 février 1574, devant
l'archevêque Rodriguez et la foule réunie. En pesant chacun des caillots de
Sang coagulés (qui sont de grosseurs différentes), chacun d'entre eux pesait
exactement le poids des cinq caillots pris ensemble.
Afin
de vérifier l'authenticité du présent miracle et avec l'autorisation de Rome,
les Frères mineurs conventuels, à qui est confié le soin de l'église du
miracle, firent effectuer par un groupe d'experts l'analyse scientifique de
cette Chair et de ce Sang coagulé. Entre le 18 novembre 1970 et le 4 mars 1971,
avec une stricte rigueur, les recherches en laboratoires furent faites par les
professeurs Linoli et Bertelli, ce dernier de l'Université de Sienne.
Voici
les conclusions de cette recherche que diffusèrent plusieurs revues
scientifiques du monde entier :
1) Les matières en question sont
véritablement de la chair et du sang
2) Cette Chair et ce Sang sont
d'origine humaine
3) La Chair est constituée de tissu
musculaire du cœur (myocarde)
4) La Chair et le Sang sont du même
groupe sanguin AB
5) Les protéines contenues dans le sang sont normalement réparties, dans un pourcentage identique à celui du schéma séro-protéique du sang frais normal
5) Les protéines contenues dans le sang sont normalement réparties, dans un pourcentage identique à celui du schéma séro-protéique du sang frais normal
6) La Chair et le Sang sont
exactement semblables à ceux d'une personne humaine ayant réellement existé
7) Nulle part on n'a trouvé de
restes d'une imprégnation de l’hostie par une quelconque substance destinée à
la conserver par momification
8) La manière dont cette tranche de
chair a été obtenue par dissection dans le myocarde suppose une habileté
exceptionnelle de la part du "Praticien"
9) Aucune trace, fût-ce qu'un début
de corruption, n'a été observée, alors que ces reliques ont été exposées
pendant des siècles à l'action d'agents physiques, atmosphériques et
biologiques. »
Détail
de l’Ostensoir-reliquaire : la coupe de cristal contenant le Précieux Sang
Le
bulletin de l’Association Carmignac évoque les travaux plus récents : « En 1973, les analyses ont été
effectuées par une commission scientifique nommée par l'Organisation Mondiale
de la Santé (OMS). Les travaux ont duré 15 mois avec un total de 500 examens.
Nous avons ces résultats :
1)
Confirmation de toutes les conclusions du Professeur Linoli.
2)
Impossibilité d'assimiler les fragments prélevés à des tissus momifiés.
3)
Quant à la nature du fragment de chair, il s'agit sans hésitation possible d'un
tissu vivant car il répond rapidement à toutes les réactions cliniques propres
aux êtres vivants.
4)
Le résumé des travaux scientifiques de la commission médicale de l'OMS et de
l'ONU, publié en 1976 à New York et à Genève, déclare dans sa conclusion que la
science, consciente de ses limites, s'arrête devant l'impossibilité de donner
une explication. »
Les miracles eucharistiques sont fort
nombreux quelles que soient les époques et l’on pourrait évoquer des centaines
d’autres miracles. Par exemple, le 15 novembre 1824, l’ostensoir qui contenait
le saint-Sacrement et certains objets voués au culte furent volés dans l’église
d’Onil (Espagne) par Nicolàs Bernabeu qui avait été enfant de chœur dans cette
église. La nouvelle du vol sacrilège se répandit bien vite dans la région.
Quand le voleur voulut revendre les objets volés à Alicante, le commerçant,
pris de doutes, avertit aussitôt les autorités. Nicolàs Bernabeu fut arrêté,
mais il ne voulut pas révéler où était caché l’ostensoir qui contenait encore
le Saint-Sacrement. Les fidèles et les autorités civiles cherchèrent pendant
plusieurs jours dans la campagne : ce fut à Tibi, un village voisin, où le
voleur s’était établi, que Madame Teresa Carbonell, retrouva le 28 novembre
1824 l’ostensoir volé dans la zone dite de « La pedrera ». La femme
le rapporta aussitôt à Onil, où il fut accueilli dans la plus grande joie. On a retrouvé l'ostensoir, resté plusieurs jours en plein air, avec l'hostie miraculeusement conservée. Exactement 119 ans plus tard, le 28 novembre 1943, don Guillermo Hijarrubia,
délégué de l’archevêque de Valence, confirma l’authenticité du miracle
constatant la parfaite conservation de l’hostie contenue dans l’ostensoir volé.
Aujourd’hui encore, on peut vénérer dans
l’église paroissiale Saint-Jacques d’Onil l’hostie miraculeuse qui est restée
intacte après presque deux siècles (voir image ci-dessous). Chaque année, on célèbre la fête de
Notre-Seigneur « Robat » (Notre-Seigneur Dérobé) pour commémorer le prodige eucharistique et
la découverte de l’hostie.
Cette dernière histoire est extraite du livre
richement illustré, Les miracles eucharistiques
dans le monde, Sergio Meloni, paru aux Éditions François-Xavier de Guibert
(ISBN 978-2-7554-0323-7). Ce livre évoque aussi de nombreux miracles français
(Douai, Paris, Avignon, La Rochelle, Bordeaux…) comme le miracle de
Blanot : pendant la messe de Pâques 1331, au moment de la communion, un
fragment d’hostie tomba sur la nappe. Le prêtre voulut la récupérer, mais ce
fut impossible car le fragment d’hostie s’était transformé en sang, formant une
grosse tâche sur la nappe. Encore aujourd’hui dans le village de Blanot, on
conserve la relique de l’étoffe tachée.
Pour approfondir
http://www.miracoloeucaristico.eu/francese/galleria1.php#x
http://www.miracoloeucaristico.eu/francese/galleria1.php#x
Le
Miracle Eucharistique de Lanciano, de Bruno Sammaciccia,
Éditions Du Cèdre, 1977